Roman graphique faisant l'analogie entre les hommes et le temps qui passe
Malgré son titre déconcertant, on comprend vite dès les premières pages qu’il est question à la fois d’un météore menaçant la Terre et d’individus ne faisant que passer. Dans ce récit au ralenti, on suit différents personnages qui se croisent dans un paysage neigeux et quasi désert, comme leur vie. Qu’attendent-ils ? La fin du monde à cause du météore en route vers la planète ou bien simplement leur fin à eux ?
Dans des paysages d’Amérique du Nord, par grand froid et temps de neige, dans des endroits simples : autoroute, arrêt de bus, parc de jeux, café, entrepôt, intérieurs modestes, une douzaine de personnages se croisent. Floyd, le bon géant et son tuteur Gary, deux ou trois ados, une aide-soignante à domicile et ses patients, des employés du magasin AEKI… Autant de vies humaines aux histoires minuscules. Les médias les tiennent informés minute par minute de l’avancée du danger, sans que cela ne perturbe beaucoup leur trajectoire personnelle. Où iraient-ils de toute façon ?
Ces histoires de vie, imbriquées les unes dans les autres, sont celles d’hommes et de femmes ordinaires, sortes d’anti-héros. Et tandis que le météore se déplace très vite, eux sont au ralenti. Ils se croisent et ne font que passer.
Le graphisme de Tommy Redolfi illustre parfaitement les sentiments des personnages dans un format à l’italienne peu courant mais qui semble adapté à ce coup de projecteur sur des vies ordinaires. A la fois triste et beau, sensible et touchant, ce récit en sépia et bleu-gris aux subtiles variations renforce l’impression du temps en suspension. De bien belles météores, fragiles et fortes à la fois.