Roman profondément humain mêlant vers libres et prose
Au milieu des années, une petite bonne, dont le nom ne serait jamais donné dans le livre, est au service de nombreuses familles bourgeoises de la région parisienne. Parmi ces familles, les Daniel, dont le mari, Blaise, est une « gueule cassée », survivant de la bataille de la Somme mais amputé des quatre membres.
Blaise convainc un jour son épouse dévouée, Alexandrine, de prendre du repos en partant un week-end chez des amis. On demande alors à la petite bonne de s’occuper de Monsieur, de rester avec lui pour l’aider à manger, se vêtir, se laver… Mais Blaise a une autre idée en tête, et ce qu’il va demander à la petite bonne est inimaginable...
Voilà deux personnages aux antipodes l’un de l’autre : l’un est riche, ancien pianiste, mais handicapé. L’autre est pauvre, n’a aucun avenir sinon travailler jusqu’à l’épuisement, la dynamique de son corps est son outil. Comment ces deux êtres vont-ils finalement se rencontrer, s’apprivoiser, s’aider ?
Si le fonds du texte, évidemment très touchant, est percutant et original, la forme n’a rien à lui envier : au travers d’un huis-clos presque aussi haletant qu’un thriller, vers libres et prose élégante s’entremêlent afin d’exprimer au mieux les sentiments des protagonistes, et créent chez le lecteur une émotion brute dont il se souviendra longtemps.